Le maire de la municipalité de Russell, Pierre Leroux, a annoncé mardi soir qu’il quittait ses fonctions après plus de neuf ans en poste. Au lendemain de cette décision, il a expliqué sa décision au Droit.
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Charles Fontaine
IJL – Réseau.Presse –Le Droit
«J’adore le monde municipal, mais le côté politique, je commençais à le ressentir, dit le maire. J’ai toujours dit que le jour où je n’aurai plus de plaisir, je laisserai ma place. Je ne ressens plus cette vocation comme au début de ma carrière politique.»
Pierre Leroux a été élu d’abord comme conseiller municipal en 2010 avant de poursuivre sa carrière politique à titre de maire. Aux dernières élections municipales, en octobre 2022, il avait été élu par acclamation.
En février, il avait dénoncé publiquement l’intimidation croissante à laquelle font face les élus depuis quelques années. Il avait identifié les menaces sur les réseaux sociaux comme un fléau en politique.
«C’est comme si on se donnait un certain droit envers les personnalités publiques vu qu’elles prennent des décisions, avait-il dit au Droit. C’est un problème pour la démocratie, parce que ça refoule plusieurs personnes à évoluer dans l’arène politique.»
Sans que ces menaces aient joué un rôle considérable dans sa décision, il ne nie pas que ce passage difficile émotionnellement ait eu un impact dans la balance.
«Quand j’ai sorti le message, je me sentais drainé émotionnellement», rappelle-t-il.
Nouveau poste
Celui qui est également président des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) quittera officiellement ses fonctions politiques le 19 avril prochain. Il remplacera l’actuelle directrice générale de La Nation, Josée Brizard, à compter du 6 mai.
Le principal intéressé préfère se placer de l’autre côté de la politique, celle où il n’y a pas de siège éjectable.
«À long terme, je deviens un employé, comparativement au monde municipal où je peux partir lors d’une élection, souligne-t-il. C’était plus sécuritaire financièrement pour ma famille et moi.»
Il voit La Nation comme une municipalité en croissance, telle était Russell il y a 15 ans. Le projet majeur de 900 millions de dollars que prépare Brigil en est un exemple. Les CUPR ont justement voté en faveur de ce projet la semaine dernière. M. Leroux indique que sa décision n’a aucun lien avec son nouveau poste.
«Que ce projet soit à Limoges où Russell n’a pas d’importance, dit-il. C’est tout simplement bénéfique pour la région.»
L’ancien propriétaire d’un dépanneur se sent prêt à évoluer du côté administratif, fort de ses études en gouvernance administrative à l’échelle locale à l’Université Dalhousie.
Russell : croissance immense
Lorsqu’il repense à ses 14 années passées au conseil de Russell, Pierre Leroux se dit fier de la croissance qu’a connue la municipalité. Depuis son arrivée, la population a augmenté de 28,5 %.
«La croissance qu’on a vécue dans les 12 dernières années est incroyable, soulève-t-il. Je suis fier de la manière dont le conseil et l’administration ont su naviguer à travers cette hausse de la population. On a bâti une belle fondation et j’anticipe que le conseil ainsi que le nouveau maire vont continuer dans cette direction.»
Parmi ses réalisations, notons le dôme sportif, ainsi que son travail à faire avancer le projet du complexe sportif, qui en est encore à la phase de conception.
Suivant son départ, la municipalité de Russell devra décider entre nommer un conseiller existant au poste de maire ou lancer une élection partielle.
Pierre Leroux a été président des CUPR à deux reprises, en 2020 et 2024. Un président intérimaire sera nommé jusqu’à ce qu’un processus de nomination officiel soit mené.
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(Crédit/Photo : Simon Séguin-Bertrand/Le Droit)