ON A LE CHOIX - Le gouvernement canadien vise à attirer de nouveaux arrivants francophones hors du Québec. C’est dans cette optique que la Ville de Cornwall a été désignée comme communauté francophone accueillante. Quelle est la situation actuelle de l’emploi dans la région ? Est-il réaliste pour de nouveaux arrivants d’expression française d’espérer travailler et vivre dans leur langue maternelle ?
Delphine Petitjean – IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Nouvel arrivant francophone : « un très gros défi »
Gaëlle Samantha Ndongo et Alain Christian Mpessa sont originaires du Cameroun. Ils sont arrivés comme résidents permanents à Cornwall avec leurs trois enfants il y a un peu plus d’un mois. Gaëlle Samantha est bilingue et elle a une expérience dans le service client.
Alain Christian, quant à lui, ne parle que français.
« Comme je ne suis pas bilingue, c’est un très gros défi pour moi. Surtout que le poste que j’avais au Cameroun, assistant administratif, ici à Cornwall, il faut être bilingue pour l’avoir. Ça sera assez difficile. Je me suis déjà inscrit pour des cours d’anglais gratuits pour les nouveaux arrivants. », explique-t-il.
Ce chercheur d’emploi croit que c’est une nécessité d’ouvrir des postes pour les francophones qui arrivent de plus en plus nombreux à Cornwall.
« Il faut donner la chance à ceux qui sont typiquement francophones et avec le temps, ils vont s’améliorer. C’est souvent bien précisé dans les offres d’emploi « langue parlée : anglais. » », explique-t-il.
Jason Jesmer travaille pour l’agence de placement Drake International de Cornwall depuis 19 ans. « On a travaillé avec presque tous les employeurs. Les postes qu’on a souvent ici, c’est dans la fabrication, en logistique et construction, pour des emplois temporaires, qui souvent, deviennent permanents. Les postes qui exigent le français sont dans les bureaux, pour le service client ou les finances parce qu’il faut parler avec des gens qui sont au Québec. », explique le responsable du développement des affaires.
Si le bilinguisme est un atout, Jason Jesmer explique la difficulté d’embaucher des candidats qui ne parlent que français.
« Les emplois qu’on a sont trop techniques pour fonctionner sans l’anglais. Si une personne fait une erreur, ça peut être dangereux pour la compagnie. », précise-t-il.
Il évoque l’importance de comprendre les consignes de sécurité au travail. « Ça prend du temps. Les clients doivent être sûrs que la personne convient et si la barrière de la langue est trop grande, ça retardera l’engagement permanent. », conclut-il.
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(Photo : Raphael Machiels / On a le choix)