Sommet des hommes : parler de santé mentale masculine

ON A LE CHOIX-Le 9 novembre dernier, la filiale Champlain Est de L’Association canadienne pour la santé mentale (ACMS) et le groupe de soutien pour hommes K’Homme’Unique ont organisé le premier Sommet des hommes à Cornwall. Un panel de discussion multigénérationnel s’est exprimé sur les enjeux de santé mentale masculine.

Delphine Petitjean – IJL-Réseau.Presse-On a le choix

« J’ai tout perdu »

Stephen Douris est un ancien camionneur très actif dans la sensibilisation à la santé mentale. « Je travaillais de 5h du matin à minuit, 7 jours par semaine. Après 5 ans, j’ai été millionnaire, j’ai gagné tout l’argent que je voulais, mais j’ai fait une grande chute, j’ai tout perdu. », a expliqué le co-fondateur du groupe de soutien K’Homme’Unique.

« Ma génération, on n’avait pas le droit de parler, on n’avait pas le droit de dire : « Ça marche mal. », a souligné le panéliste de 75 ans. Expliquant son parcours personnel par une difficulté à faire confiance aux autres, il s’est dit content que les jeunes d’aujourd’hui soient capables de demander de l’aide.

Un groupe de soutien pour hommes qui se développe

Ivan Labelle, 62 ans, a co-fondé K’Homme’Unique avec Stephen Douris.

 

« J’ai travaillé pour Nouvel Horizon, un groupe pour les hommes accusés de violence domestique. Malgré ce qu’ils avaient fait, j’ai vu qu’il y avait des lacunes au niveau des services. Souvent, ils demandaient de l’aide pour gérer leur colère et on n’avait rien à leur offrir. », a-t-il précisé.

 

Avec les années, le groupe K’Homme’Unique est donc devenu populaire.

 

« Il y a au-delà de 150 personnes qui ont poussé notre porte. », a expliqué Ivan Labelle, insistant sur la force du groupe pour s’identifier aux autres et briser l’isolement.

 

Une stigmatisation persistante

Ryan Forsyth a 32 ans. Il représentait la génération Y dans le panel de discussion. « Ce que je veux explorer, c’est que beaucoup d’hommes ne savent pas communiquer et nous pouvons arrêter ce comportement grâce à l’empathie. », a-t-il précisé. Le millénial estime qu’il existe toujours une stigmatisation autour de la santé mentale masculine au sein de sa génération. « Nous avons parlé du fait que beaucoup de milléniaux n’ont jamais vu leur père pleurer ou montrer une émotion autre que la colère. », a-t-il expliqué. « Des évènements comme ceux-ci m’inspirent et me donnent beaucoup d’espoir. », a-t-il conclu.

 

L’influence des réseaux sociaux

Alexander Moussa, un étudiant de 16 ans de la région, avait également répondu présent à l’invitation des organisateurs.

« Pour ma génération, j’ai mis l’emphase sur les réseaux sociaux et les téléphones parce que depuis la Covid, il y a beaucoup de déconnexion entre les jeunes. », a précisé le jeune homme.

« C’est une sorte d’arme à double tranchant parce que c’est un bon outil pour informer les gens à travers le monde sur des sujets qui nécessitent plus de sensibilisation, mais en même temps, c’est dommageable d’être aspiré par l’idée que les réseaux sociaux sont une très grande partie de notre vie. », a-t-il souligné.

Le représentant de la génération Z a évoqué la difficulté de faire des rencontres amoureuses en ligne. « J’ai appris à avoir un équilibre dans ma vie où j’utilise les médias sociaux pour leur but de se connecter avec les gens et puis je les laisse là. », a-t-il conclu.

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(Photo : Raphael Machiels/On a le choix)